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Continuo(ns)

Partition et matériel

Philippe LEROUX

Details

Instrumentale Familie Kammermusik
Katalogklassifizierungen Quintette in anderen Besetzungen
Nomenklatur Instrument flûte, clarinette, violon, violoncelle et piano
Gesamtdauer 00:13:00
Herausgeber Éditions Billaudot
Cotage GB5963 O
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Beschreibung

> Commande de l’état français
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Commande de l’état français, Continuo(ns) pour flûte, clarinette, piano, violon et violoncelle, œuvre dédiée au compositeur Philippe Hurel, fut composée à Paris et à Rome entre 1993 et 1994. Le terme de « continuo » fait tout d’abord allusion à celui de continuum, notion qui m’est particulièrement chère. Pour moi, l’enjeu majeur de la fin du XXe siècle a été cette progressive acquisition de la continuité entre les hauteurs (micro-intervalles), les rythmes (accélérés, ralentis, modulations métriques), les timbres (fondus enchaînés, morphings) et jusqu’à l’espace (spatialisation électronique ou mise en espace des musiciens). Il existe également ce qu’on pourrait nommer un « continuum perceptif » qui permet à l’auditeur, donc au compositeur, d’établir une continuité entre différents paramètres comme les hauteurs et les rythmes, les hauteurs et les timbres ou les hauteurs et l’espace. Par exemple, lorsqu’on ralentit grandement un son tenu, il devient alors une pulsation rythmique ; un timbre peut être construit uniquement par un judicieux choix de hauteurs de notes ; ou encore il est possible d’associer une trajectoire spatiale à un mouvement mélodique, si l’on veut simuler le mouvement d’une source sonore qui s’approche puis s’éloigne d’un auditeur. Mais le terme de « continuo » est aussi une référence discrète à la musique baroque et à l’idée de pulsation obstinée des basses chiffrées. Cette pulsation presque ininterrompue me sert de base dans Continuo(ns) pour développer ce que j’appelle un « continuum de l’activité », c’est à dire une transformation continue des figures ou des objets sonores. Ainsi, de la même façon qu’en topologie (ou plus simplement dans la manipulation d’une pâte à modeler) on peut transformer une forme de tasse en celle d’un tore en gardant la structure des deux objets autour d’un espace vide, je transforme une pulsation rythmique en un flux sonore par un simple jeu de retards et de décalages, et réciproquement. D’une manière générale, c’est le mouvement qui me passionne, sa naissance, son entretien, sa mort, et la façon dont il se communique d’une figure musicale à l’autre. Dans Continuo(ns) ce mouvement touche chez moi à quelque chose de l’ordre de l’énergie vitale, puisque j’ai commencé à composer cette œuvre à Paris alors que j’étais gravement malade. Au bout de quelques pages, j’avais dû suspendre mon travail sans savoir si je pourrai le reprendre un jour, le temps d’une importante opération et de ma convalescence. J’ai finalement réussi à achever l’œuvre à Rome alors que j’étais pensionnaire à la Villa Médicis. Ceci explique sans doute le titre du tryptique dont Continuo(ns) est la première pièce, (d’)Aller (concerto pour violon et ensemble) la seconde, et Plus loin (pour grand orchestre) la dernière : Continuo(ns) (d)Aller Plus loin.

(Philippe Leroux)