Lost Prayer Book
Partition et matériel
Details
Instrumentale Familie | Akkordeon |
Katalogklassifizierungen | Akkordeon und Orchester oder Ensemble |
Nomenklatur Instrument | sheng et ensemble instrumental (1.1.1.1 - 1.1.1.1 - perc, pno, 2 vls, vla, vlc et cb) |
Herausgeber | Éditions Billaudot |
Cotage | GB10032 0 |
Beschreibung
> Commande de Musikfabrik, Philharmonia Orchestra, Ensemble 2e2m et Asko|Schönberg
> Création le 17 février 2019, à WDR Funkhaus Wallrafplatz, Köln (Allemagne), par Wu Wei (sheng) et Musikfabrik, sous la direction d’Ondřej Adámek
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Perdu dans la nature, un homme simple veut supplier le Ciel de lui venir en aide mais il a égaré son livre de prières. En désespoir de cause, il récite l’alphabet dans l’espoir que Dieu pourra combiner les lettres en une prière, à sa place. Finalement, Dieu répond.
Cette histoire, dont il existe de nombreuses versions dans diverses traditions chrétienne, hindoue et juive, est le point de départ du nouveau concerto d’Ondřej Adámek pour orgue à bouche (sheng) et ensemble. Adámek commence par son propre texte, son interprétation personnelle de l’histoire. Les musiciens expriment d’abord le texte de manière déguisée, en le déclamant dans leurs instruments ou en imitant ses rythmes, ses mélodies et ses phonèmes. Le motif initial du sheng, par exemple – un Si grave suivi d’un arpège descendant de quatre notes, joué en soufflant dans les tuyaux, à la manière d’une flûte de Pan – fait écho à la remontrance exaspérée que l’homme s’adresse à lui-même : « Quel idiot je fais ! ». Ses appels fréquents « Ô Seigneur ! » s’expriment sur des glissandi aux gémissements tout à fait évocateurs. Plus avant dans l’œuvre, le texte s’entend plus clairement car les mots sont murmurés, énoncés ou entonnés par les musiciens (selon la technique de déclamation vocale mi-parlée, mi-chantée connue sous le nom de sprechstimme). Le rapport entre le texte et la musique, en particulier la zone intermédiaire où les deux pourraient se confondre, est un thème récurrent dans l’œuvre d’Adámek, comme en témoignent Ca tourne ça bloque (2007–8), pour échantillonneur et ensemble, et Kameny (2012), pour chœur et ensemble. Dans Lost Prayer Book, ces sons entre parole et musique, entre fréquence et bruit, constituent la base de l‘expression musicale du compositeur et créent une riche palette sonore tout à la fois étrange et familière.
Dans la deuxième partie de l’œuvre, l’homme récite sa prière « alphabétique ». Chaque lettre est figurée par une hauteur pivot unique. Au fur et à mesure, lentement, elles parviennent à créer une sorte de gamme ou d’échelle de sons : LA – SI – DO - RÉ. Tout naturellement, comme lorsque nous prions, la cadence accélère peu à peu. Ce faisant, la gamme devient elle-même matériau musical. Gagnant continuellement de nouvelles strates, passant du dépouillement d’un point de stase en repli sur soi, à une force impulsive mue par sa propre dynamique et rayonnant vers l’extérieur : dans son extrême simplicité, le moyen dont dispose l’homme désespéré est devenu message et s’est fait chant.
Finalement, Dieu répond à l’appel de l’homme : « De toutes les prières que j’ai entendues aujourd’hui, celle-ci était la meilleure, issue d’un cœur simple et sincère. » L’œuvre s’achève dans un calme d’inspiration divine.
(Tim Rutherford-Johnson)
Translated from English
Inhalt des Buches
> Commande de Musikfabrik, Philharmonia Orchestra, Ensemble 2e2m et Asko