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Aether

Concerto pour harpe, marimba et orchestre

Camille PÉPIN

Details

Instrument family Orchestra
Catalog classifications 2-5 soloists with orchestra
Instrument nomenclature Harpe, marimba et orchestre (2.0.2.0 - 2.0.0.0 - perc et cordes)
Total duration 00:18:00
Publisher Éditions Billaudot
Cotage GB10133 0
Copyright year 2019

Description

> Co-commande de l’Orchestre de l’Opéra de Toulon et de l’Orchestre Symphonique Région Centre - Val-de-Loire / Tours
 > Création le 29 novembre 2019, à l’Opéra de Toulon (France), par Anaëlle Tourret (harpe), Thibault Lepri (marimba) et l’Orchestre de l’Opéra de Toulon, sous la direction de Oksana Lyniv


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Aether est un concerto pour harpe, marimba et orchestre. Lorsque l’on m’a passé cette commande, je me suis tout d’abord demandé ce qu’évoquaient pour moi les instruments solistes. J’ai immédiatement pensé qu’ils figuraient parmi les instruments les plus anciens et l’origine du monde s’est imposée à mon esprit. Le marimba symbolise la terre - matière brute, première - et la harpe - l’instrument divin - m’évoque des sonorités pures et célestes. Le thème de l’aether m’est apparu comme une évidence pour écrire une œuvre sur mesure pour les solistes - amis et interprètes exceptionnels à qui la partition est dédiée. Dans la mythologie grecque, Aether est le dieu personnifiant les parties les plus brillantes du ciel. Dans l’Antiquité, Aristote parle de l’éther comme la quintessence - cinquième élément naturel - et substrat des corps célestes. Plus tard, Newton emploie ce mot pour désigner une matière vivante invisible imprégnant l’univers entier et responsable de la gravité, remplissant ainsi les parties vides de l’espace. Einstein affirme que les lois de la physique ne pourraient exister sans lui. Selon lui, c’est aussi l’élément qui permet la propagation de la lumière. Aujourd’hui, les recherches sur la matière noire rappellent étrangement les propriétés mystérieuses de l’éther. Bref, il n’a cessé d’intriguer et de fasciner. Lumière, énergie, matière céleste : quoi de plus stimulant pour faire briller les solistes ?Dans les cinq mouvements de cette pièce, l’enjeu a été de marier ces instruments que j’affectionne tant et de façonner un super-instrument aux couleurs inouïes. Ainsi, harpe et marimba ne s’émancipent jamais véritablement l’un de l’autre. Pour la coloriste que je suis, la richesse des alliages possibles entre eux a été un fil conducteur important de mon travail. Aussi, j’ai souhaité explorer les possibilités de ce super-instrument en l’isolant à certains moments - dans la cadence, par exemple - mais également en le traitant de la même manière qu’un groupe de l’orchestre ou encore en le fondant dans la matière orchestrale. L’introduction évoque les mystères de l’éther avec le glissando d’un demi-ton des cors qui sera omniprésent dans la pièce. La brume flottante et aérienne devient de plus en plus lumineuse. Les formules rythmiques émergent des instruments solistes pour créer grain et matière au sein de ce nuage nébuleux. Les cordes sont de plus en plus lyriques jusqu’à un épisode magique et envoûtant dans lequel les glissandi de harpe et le motif de marimba remplissent l’espace.La cadence initie le second mouvement. Hypnotique et tournoyante, elle est conçue sur une boucle rythmique répétée inlassablement, lui conférant ainsi un côté obsessionnel : le rythme primitif de la terre. L’orchestre rejoint les solistes dans un dialogue effréné pour cet épisode nerveux et pulsé.Les sonorités graves du marimba dans le mouvement lent évoquent le mystère de la terre, tandis que la harpe s’épanouit dans les sonorités aiguës et cristallines des sphères célestes.Le quatrième mouvement, plus vif, est une danse lumineuse. Elle est sans cesse teintée de poussière stellaire créée par les solistes ou gravitant autour d’eux grâce à l’orchestre (scintillements des harmoniques de flûte et cordes, vibraphone, pizzicati). La matière se désagrège pour ne plus former que la brume initiale. Le cor - instrument magique - reprend le thème envoûtant et lyrique du premier mouvement menant au climax de la pièce.Enfin, nous retrouvons le matériau musical de la cadence et le dialogue du super-instrument avec l’orchestre pour une fin énergique et pulsée. Un immense merci à mes deux solistes créateurs, Anaëlle et Thibault, pour leur soutien et leur aide précieuse durant la conception d’Aether.


(Camille Pépin)