Concerto pour orgue

Ce concerto en quatre mouvements adopte une approche singulière de l’orgue. Délaissant toute virtuosité, l’instrument ne cherche pas à rivaliser avec l’orchestre ; il le soutient, notamment par la tenue infinie de ses sons, mais surtout, il s’impose souvent seul, souverain, tel un grand corps sonore.
Le premier mouvement s’ouvre sur un bref motif qui se propage à travers l’orchestre, comme si chaque instrumentiste initiait une conversation collective. De cette effervescence naît un thème rythmique enjoué, qui culmine dans l’entrée triomphale et soudaine de l’orgue. Peu à peu, la musique devient plus tourmentée et complexe, mais les deux thèmes restent constamment présents.
Le deuxième mouvement met en scène un effectif restreint : les cordes, l’orgue et quelques bois. La musique, à la fois poétique et mystérieuse, se déploie dans un clair-obscur d’harmonies suspendues et de motifs mélodiques fugaces.
Le troisième mouvement s’ouvre dans un tempo modéré et réintroduit le thème rythmique du premier mouvement, lui conférant des allures de mélodie ancienne. L’orgue apparaît seul et déploie une passacaille. Instrument cérémoniel, il instaure un rituel sonore qui s’étend en une vaste passacaille tragique et déchirante, où l’orchestre, emporté dans cette tension implacable, s’épuise dans un déchaînement de puissance.
Le quatrième mouvement rompt cette énergie tragique avec le retour éclatant de l’orgue. Ce bref final alterne les deux thèmes avant de s’achever dans une ultime montée en tension, où orgue et orchestre fusionnent dans une explosion sonore libératrice.