Erinnerung

> Commande de l’Orchestre national de Lyon
> Création le 11 juin 2009, à l’Auditorium de Lyon (France), par l’Orchestre national de Lyon, sous la direction de Josep Pons
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Alors en résidence auprès de l’Orchestre National de Lyon, je décidai de remettre à l’ouvrage mon second quatuor à cordes « Après l’Aurore » créé à Bonn quelques temps auparavant et d’en faire une pièce pour orchestre à cordes. Bien plus qu’une simple adaptation, ce fut une re-composition qui me permis d’amplifier certains gestes seulement suggérés dans le quatuor. L’ensemble des éléments thématiques est puisé dans le premier mouvement de la sonate « Waldstein », qu’il s’agisse du moteur initial d’accords répétés dans le grave de l’instrument, des brefs motifs violents qui sillonnent toute la tessiture de ce piano-orchestre si cher à Beethoven ou encore ce souvenir de choral presque pastoral qui lui servit de seconde idée thématique. Mais c’est une autre histoire que je raconte avec ces mêmes éléments depuis leurs naissances progressives (grâce à diverses techniques de jeu des cordes qui me permettent de les faire apparaitre peu à peu au début de l’œuvre comme surgissant d’un brouillard dense) jusqu’à l’exacerbation des luttes entre ces divers personnages thématiques. Encore plus que dans d’autres de mes pièces, c’est une construction organique de la forme que j’y ai privilégié, avec ses contrastes, ses lentes progressions expressives, ses transformations incessantes du matériau sonore, ses motifs véhéments sillonnant l’espace, à l’aide d’un orchestre à cordes déployé à l’extrême afin de suggérer une masse orchestrale plus fournie ; là encore, dans le sillage de ce que l’auteur de Fidelio a su nous apporter.

(Thierry Escaich)