M’m
Matériel
Details
Instrument family | Orchestra |
Catalog classifications | Symphonic music |
Instrument nomenclature | orchestre A (1.1.1.1 - 1.1.1.0 - perc, hp, pno et 1.1.1.1.1) / orchestre B (2.2.2.2 - 2.2.2.1 - 2 perc et cordes) |
Total duration | 00:15:00 |
Publisher | Éditions Billaudot |
Cotage | GB7507 O |
Musical style | Contemporary |
Description
> Commande du Ministère Français de la Culture et de la Communication
> Création le 25 juin 2003, à la Salle Claude Champagne, Montréal (Canada), dans le cadre du Festival International du Domaine Forget, par l’Ensemble Orchestral Contemporain de Lyon et le Youth Symphonic Orchestra of Montreal, sous la direction de Daniel Kawka
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Composée en 2002-2003, m’M est une commande du ministère français de la Culture. Il s’agit d’un concerto grosso, mais à la différence du concerto grosso baroque dans lequel le concertino (les solistes) est formé de seulement quelques musiciens, il est ici représenté par un ensemble de 15 musiciens qui se trouve face au reste de l’orchestre (ripieno). Dans cette œuvre, chacun des deux groupes de musiciens incarne une façon différente de percevoir et de concevoir la musique. Le concertino fait entendre des figures sonores et met l’accent sur l’aspect discursif de la musique, sur ce qu’on a coutume d’appeler "l’écriture" ou le "discours" musical. Alors que le tutti (ripieno) propose un continuum, où domine la notion de matière sonore, et suggère une approche du son plus contemplative. J’ai toujours été fasciné par la façon dont les flux marins envahissent ou quittent le sable du rivage ou les rochers, et par les phénomènes vibratoires comme les vagues ou les ondes sur l’eau. m’M évoque en quelque sorte ces phénomènes. Elle est fondée sur un va-et-vient constant entre les figures (sortes de vagues marines) jouées par le petit ensemble, et les matières sonores (sable, roche sur lesquels les vagues viennent s’échouer ou se heurter) interprétées par le reste de l’orchestre. Les figures s’étirent et deviennent des matières, alors que ces dernières se contractent et se transforment en figures. Il s’agit de transformations continues entre des petites formes sonores et des textures ou des flux sonores. Quand une figure change d’échelle, si elle est grandement ralentie par exemple, elle accède au statut de matière. En se condensant, elle donne à son tour naissance à une nouvelle figure. Parfois, celle-ci se multiplie et se propage, comme l’onde produite par un caillou projeté dans l’eau. Sur le plan harmonique, j’ai utilisé comme modèles des résonances de piano (jouées selon différents modes de jeux), de marimba, de vibraphone et de glockenspiel, provenant d’une pièce pour deux pianos, deux percussions et dispositif électronique intitulée M, que j’avais composée quelques années plus tôt pour le festival allemand de Donaueschingen. De longues interpolations font transiter l’auditeur de l’une à l’autre de ces résonances, d’où parfois se dégagent quelques composantes bruiteuses ou inharmoniques.
(Philippe Leroux)