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Pourquoi ?

Partition et matériel

Philippe LEROUX

Details

Instrument family Orchestra
Catalog classifications 2-5 soloists with orchestra
Instrument nomenclature 4 voix solistes et orchestre 3.3.3.3 - 4.3.3.1 - 2 hp, GE, pno, 4 perc et cordes
Total duration 00:15:00
Publisher Éditions Billaudot
Cotage GB8875 O
  • Main visual

Description

> Création le 15 janvier 2010, à l'Arsenal de Metz (France) par l'Orchestre National de Lorraine sous la direction de Jacques MERCIER

Écrite en 2009, cette oeuvre pour quatre voix et orchestre, est une version entièrement nouvelle de Pour que les êtres ne soient pas traités comme des marchandises, oeuvre de 2003 pour orchestre, ensemble vocal et dispositif électronique. Elle est composée de trois mouvements, et est construite, à partir d'un texte inspiré de fragments de discours politiques (XIXe siècle) et de chants de guérison amérindiens, particulièrement Navajo, Sioux, Utes, Blackfeet, Chippewas et Nez-Percés.


Le premier mouvement s'élabore à partir de figures rythmo-mélodiques combinées comme des formules (procédé employé dans beaucoup de musiques traditionnelles comme le chant grégorien par exemple). Le texte y montre à quel point les Indiens ont une relation forte à la terre et aux éléments naturels, et combien pour eux, le désir de l'homme blanc d'acheter cette terre avec de l'argent semble inintelligent et dangereux. L'idée maîtresse de leur discours est qu'on ne peut pas acheter la vie. À la fin de ce mouvement, ils cherchent dans les montagnes leurs enfants qui ont fui sans couvertures et sans nourriture: « Sont-ils parmi les morts? ».


Le deuxième mouvement, comme une colère qui monte, part de cette mort probable et d'un environnement sonore désertique, pour au sommet d'un apogée, libérer la parole comprimée par la violence du commerce des êtres et des éléments. Ce qui n'était que matière venteuse, évoquant l'absence au début de ce mouvement, devient à la fin comme un souffle de vie. Dans ce mouvement, est privilégiée l'idée d'un geste unique, dont seule demeurerait, après coup, l'empreinte gestuelle. Un peu comme ces peintres asiatiques qui passent des heures à méditer devant leur tableau, puis tracent d'un coup un seul geste, dont la fulgurance se trouve pleine de toute la méditation précédente.

Le troisième mouvement mêle les formules du premier aux matières du deuxième. Il est comme un grand commentaire de la notion de beauté : beauté vue comme issue de la guérison, mais aussi comme but de conquête intérieure.


Sur un plan strictement musical, l'élément principal de la pièce, qui génère à la fois les formules rythmiques et la forme globale de l'oeuvre, est une figure d'hémiole : insertion d'un rythme ternaire dans une structure rythmique binaire.


Philippe Leroux