Concerto pour guitare et orchestre de chambre
Partition et matériel
Détails
Famille instrumentale | Guitare |
Classifications catalogue | Orchestre de chambre |
Nomenclature instrument | 1.0.2.0 - cel, 2 perc et cordes |
Durée totale | 00:18:00 |
Éditeur | Éditions Billaudot |
Cotage | GB6806 O |
Description
> Création le 10 février 1999 au Métropole de Lausanne (Suisse) par Suzanne Mebes (guitare) et l'Orchestre de chambre de Lausanne sous la direction de Jesus Lopez Cobos
I. A la pointe de la feuille - Une goutte de rosée frémissante - II. Ciel bleu sur blé d'or - III. Dans le ciel profond - Une alouette trille l'espoir
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SENSATIONS
" C'est l'évocation d'une période merveilleuse de mon enfance. J'étais alors un jeune étudiant qui, pendant les vacances, aimait rêver dans la campagne ou la forêt, en solitaire très proche de la nature, cueillant les sensations avec une profonde émotion.
« A la pointe de la feuille - Une goutte de rosée frémissante »
C'était tôt le matin, en plein été, vers cinq ou six heures. Ma promenade m'avait emmené sur un chemin en bordure de la forêt, mais séparé de la prairie voisine par une épaisse haie d'arbustes feuillus. Le temps était au beau fixe avec des journées de grand soleil et des nuits d'une fraîcheur bienfaisante. Soudain, je m'arrêtai. Une goutte de rosée frémissait à la pointe des feuilles. «Tu rêves, me dis-je ! Par une si belle journée sèche, cela n'est pas possible.» Puis j'observai que la plupart des feuilles encore à l'ombre faisaient miroiter leur goutte de rosée. Mais, dès que la lumière du soleil les caressait, la goutte de rosée s'évaporait rapidement sous l'ardeur du chaud rayon. Arrivé à la maison, je racontai ma découverte à mon père, un homme de la terre. « La rosée par une journée d'été ensoleillée est signe de beau temps, me répondit-il. »
« Ciel bleu sur blé d'or »
est le titre du deuxième mouvement. La scène se passe à peu près à la même période, au mois d:août, d'après mon souvenir. Ma promenade m'avait éloigné de quelque cinq ou six cents mètres du village, à vol d'oiseau. Il était peut-être vingt heures. Je marchais sur un étroit chemin se faufilant une quarantaine de centimètres en contrebas de deux vastes champs de blé. J'étais relativement proche du village, mais aucun bruit ne parvenait jusqu'à moi. Je suivais la pente douce cheminant sur un parcours sablonneux et caillouteux. Comme les blés étaient très hauts sur tige, je ne voyais rien que le ciel d'un bleu profond et l'or des blés dont la senteur m'enivrait. Ce bleu du ciel, cet or de la moisson, cette odeur des blés mûrs et cette alouette qui trillait son chant, tout cela me grisait si profondément que je ralentis mon pas pour faire durer ce moment d'exaltation fascinant et troublant.
« Dans le ciel profond - Une alouette trille l'espoir »
Lors de cette même promenade, une alouette imperceptible, très haut dans le ciel, trillait son chant, infatigablement. Je m'imaginais que c'était un chant d'espoir inlassablement répété. «Pas du tout, me dit mon père. Soigneusement cachés au pied de la tige des blés se trouvent les nids d'alouettes. L'oiseau qui vole en trillant son chant n'est autre que la sentinelle qui fait le guet et avertit du danger que représente l'arrivée insolite d'un promeneur intrus dans les parages.»
Toutes mes oeuvres, ou presque, se terminent toujours par un chant d'espoir. Aussi, j'ai préféré conserver cette interprétation personnelle et terminer l'oeuvre en laissant l'alouette triller son chant d'espoir. "
(Norbert Moret / 14.02.1995)