Composers
Didier ROTELLA
Compositeur et pianiste, Didier Rotella se forme à l’IRCAM, aux Conservatoires Supérieurs de Paris et Lyon, à l’École Normale de Paris, auprès d’A. Gorog, F. Thinat, A. Queffélec, G. Pludermacher, G. Moutier pour le piano et d’E. Canat de Chizy, A. Louvier, Y. Maresz, L. Naon, F. Durieux ou H. Parrà pour la composition. Plus récemment, il reçoit des conseils de F. Filidéi, N. Baba, D. Kourliandski, E. Reiter, F. Bedrossian, A. Posadas, M. André…
Son travail de compositeur témoigne d’une recherche du geste instrumental comme fondement de l’élaboration du discours musical, que ce soit dans le rapport musicien-électronique ou dans ses pièces acoustiques. Dans ses œuvres récentes, il donne la priorité à la notion d’énergie (dépensée par l’interprète, reçue par l’auditeur) que ce soit dans la gestion des densités sonores, de la virtuosité, ou de l’épuration jusqu’à la seule vibration. En outre, son langage transpose les tensions-détentes traditionnelles dans le domaine du timbre, allant des modes de jeu les plus bruités aux fréquences les plus lisses, dans un discours souvent détempéré. Dans ses œuvres avec électronique, ce travail a pu prendre la forme de « dégradation » du jeu instrumental allant jusqu’à la déformation « concrète » des instruments physiques devenus hybrides. Il a également écrit un large corpus d’œuvres vocales comprenant deux opéras (dont un en cours d’écriture) et de nombreuses pièces pour voix et ensemble.
Il a composé notamment pour les ensembles Intercontemporain, Musikfabrik, Links, Multilatérale, Divertimento, NeueVocal Solisten, l’Orchestre des Lauréats du CNSM, l’Ensemble orchestral contemporain, l’Ensemble Modern de Moscou, les quatuors Diotima, Tana, les ensembles Proxima Centauri, Regards, Hanatsu Miroir, Paramirabo, etc. Son travail lui a valu plusieurs distinctions, tels le premier prix du Concours Jurgenson en 2011 dans la catégorie « Ensemble » ou le second prix du concours Sorodha 2016. Lauréat du concours Franco Donatoni 2016, il remporte également le Prix Chevillond-Bonneau du Concours de Piano d’Orléans 2014, le prix de la fondation Salabert 2014 et est lauréat de la Fondation de France en 2013. Enfin, il a été lauréat de la villa Médicis et membre artiste à la Casa de Vélazquez.
Titulaire du C. A. et professeur en conservatoire, son métier d’interprète l’amène de la musique de chambre au répertoire soliste en passant par de nombreuses créations, seul ou au sein d’ensembles de musique contemporaine. En tant que pianiste, il s’est produit en France comme à l’étranger et a joué avec orchestre, notamment le troisième concerto de Prokofiev ou le troisième concerto de Rachmaninoff. Impliqué à tous les niveaux de la création d’aujourd’hui, il collabore ces dernières années avec plusieurs ensembles à la fois en tant que pianiste et compositeur : par exemple avec l’ensemble Regards (2019-2020) ou l’ensemble Proxima Centauri (2020-2022). En 2021, il reçoit une Aide à la création du ministère de la Culture (anciennement Commande d’État) pour Ravages, son premier concerto pour piano, large ensemble et électronique, donné en France et au Canada durant la saison 21/22.
Sélectionné pour le Prix lycéen des compositeurs 2023, il intègre en 2022 le programme doctoral SACRe de l’université Paris Sciences & Lettres en tant que compositeur-doctorant du CNSMD de Paris. Les prochaines années verront la parution de deux enregistrements, dont une monographie au label KAIROS, un partenariat avec l’ensemble Ars Nova et l’évolution du Méta-piano, instrument hybride développé dans le cadre de sa thèse.