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La Nuit des chants

Concerto pour alto et orchestre

Thierry ESCAICH

Détails

Famille instrumentale Alto
Classifications catalogue Alto et orchestre ou ensemble
Nomenclature instrument alto solo 2.2.2.2 - 2.2.2.1 - timb, 2 perc, pno, hp et cordes
Durée totale 00:30:00
Éditeur Éditions Billaudot
Cotage GB9938 0
Style musical Contemporain
Année copyright 2017
  • La Nuit des chants Visuel

Description

> Commande de NTR ZaterdagMatinee, Radio 4’s concert series in The Concertgebouw Amsterdam, pour le Netherlands Radio Philharmonic Orchestra, et NDR Elbphilharmonie Orchestra
 > Création le 17 février 2018, au Concertgebouw (Amsterdam, Pays-Bas), par Antoine Tamestit (alto) et le Radio Filharmonisch Orkest, sous la direction de Stéphane Denève

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La pièce, dédiée à Antoine Tamestit, tire son nom d’un drame cérémoniel que nous ont légué les indiens Navajos. C’est la longue suite de chants exécutée lors de la 9ème nuit qui donne son nom à ce rituel d’exorcisme et de purification, mêlant tous les arts, dont s’inspire librement ce concerto.
D’une seule traite, la pièce se divise clairement en six épisodes enchaînés : Le premier monde sert de prélude à cette cérémonie commençant au coucher du soleil. Dans cette sorte de genèse où s’entremêlent les motifs mélodiques, l’alto émerge et impose peu à peu sa propre voix en introduisant une modalité contradictoire à celle déployée par l’orchestre à cordes.
C’est lui qui introduit, par un motif structurant de cinq notes, la seconde section plus dynamique « Biké Hatati Haku » (Venez sur la piste des chants), tel le maître des chants de cette cérémonie.
Commence alors une marche vers l’accomplissement dans la beauté qui nous précède, nous suit et nous entoure comme semble le suggérer une écriture canonique soutenue, imbriquée dans une écriture souvent polyrythmique.
L’armée des esprits, qu’introduit un bref épisode cadentiel de l’alto, se terminant sur un trille suraiguë, est une danse allant du scherzo virevoltant et cocasse au chant de guerre dans un dialogue très serré entre le soliste et l’orchestre, se concluant par une longue section rythmique obsédante où l’alto se déploie là encore de manière quasi cadentielle. La quatrième partie, au départ plus calme et processionnelle, évoque des « peintures de sable » où les dieux endormis se réveillent et descendent parmi le peuple. L’alto s’y déploie de manière incantatoire comme un appel de plus en plus véhément lancé à la nature dans un long crescendo, avant de rester seul dans le dernier espace cadentiel de la pièce.
Suit la métaphore d’un Lac rempli de larmes, dont quelques larmes s’évaporent « à la recherche de visages tristes pour s’y répandre », qui forme le cinquième épisode de cette cérémonie. Le temps y semble suspendu, la mélodie ornée à l’extrême et enlacée dans les motifs du premier monde qui ouvrait l’œuvre.
Mais, peu à peu, le rite de purification s’achève et laisse entrevoir le « souffle de vie ». Un final survolté Le tourbillon sur la montagne s’impose progressivement reprenant les divers éléments transformés dans une évocation d’une nature où « les rocs sonnent », « le vent secoue les tipis » et, enfin, l’homme « face à l’Est, respire le souffle de l’aube »


(Thierry Escaich)