The Monster Ape. Musique de film sur King-Kong

> Création le 7 décembre 2014, à l’Alhambra Cinémarseille, Marseille (France), par l’Ensemble Télémaque, sous la direction de Raoul Lay

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” KING-KONG ”, Ciné-Concert en Création pour musiciens, chanteurs Percussionnistes et performer son.
Aujourd’hui il est devenu impératif de conjuguer les arts ; car l’image et le son occupent ensemble un espace planétaire sans lequel plus aucune communication n’est désormais possible. Pour un compositeur au cœur de la Cité, cet état de fait implique un acte créatif toujours exigeant mais à travers lequel peuvent converger les vecteurs actuels de l’information, c’est-à-dire l’image, le son et le numérique. Sans cesse en mutation, toujours objets de commerce, mais perpétuellement au centre des échanges - notamment chez les jeunes - rien n’existe à présent sans ces trois topos incontournables que sont musique, vidéo et nouvelles technologies.
C’est pourquoi l’idée d’un Ciné-concert ouvre un imaginaire réjouissant ! Tout d’abord il s’agit d’un objet d’art : « King-Kong », le film de 1933, réalisé par Ernest B. Schoedsack avec des créatures conçues par Willis O’Bnen, relève tout autant d’un imaginaire extravagant au service d’une fable intemporelle que d’une technicité sans égale dans l’histoire de l’animation. Ensuite, il s’agit pour moi de conjuguer les instruments acoustiques (Flûte, Hautbois, Clarinette, Trompette, Violon, Violoncelle, Contrebasse et Percussion) à la voix (Soprano amplifiée), aux instruments électriques (la contrebasse électrique et ses pédales midi) ainsi qu’aux sons électroniques (Samples, sons directs réenregistrés, traitement de la voix…). Autrement dit, tout en gardant l’instrumentarium classique, la question qui se pose ici est celle de la réactivation sonore actuelle d’une œuvre phare du Cinéma du Vingtième siècle. Enfin, et ce n’est pas la moindre des intentions, il s’agit de faire entrer dans le projet de jeunes collégiens : à la fois sur un plan vocal avec un chœur mixte commentant l’image (comme dans la tragédie grecque), mais aussi avec d’autres élèves à la percussion ainsi que d’autres encore à la réalisation des samples.
Musique en création, donc, mais musique sur l’image présente en temps réel avec des pistes d’entrée multiples pour de jeunes amateurs au centre du dispositif, ce « King Kong » de 80 ans qui a bercé mon enfance prend soudain un coup de jeune... ! Si, ainsi que le dit Sébastien Bazou, « King Kong » s’impose comme un poème fantastique qui a fasciné les spectateurs du monde entier», ce nouveau projet mené par Télémaque et le Cinéma l’Alhambra ravive encore aujourd’hui la flamme d’une œuvre d’art inégalée, tout en bâtissant de nouvelles passerelles entre patrimoine, création et pratiques amateurs.

(Raoul Lay)