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Bertrand DUBEDOUT

Bertrand DUBEDOUT

Né en1958 à Bayonne, Bertrand Dubedout suit sa scolarité dans sa ville natale, où il débute aussi ses études de musique. Il poursuit ses études musicales supérieures à l’Université de Pau, auprès de Guy Maneveau et Marie-Françoise Lacaze, puis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris dans la classe de Pierre Schaeffer et Guy Reibel (Composition Électroacoustique et Recherche Musicale, Prix de Composition en 1981), ainsi qu’au Centre d’Études Polyphoniques de Paris et à l’Université de Paris-VIII. Il est aujourd’hui professeur titulaire certifié de composition électroacoustique au Conservatoire à Rayonnement Régional de Toulouse. Fondateur en 1988 de l’Ensemble Pythagore, il est également co-directeur artistique du collectif éOle et du festival Novelum.

Depuis 1981 il reçoit des commandes de l’État, d’institutions telles que le GRM, Radio-France, le CIRM, le GMEM, le GRAME, etc. Il est en France compositeur invité de festivals tels que Présences (Paris, Radio-France), Aujourd’hui Musiques (Perpignan), Agora (IRCAM, Paris), Solistes aux Serres d’Auteuil (Paris), Déodat de Séverac (Toulouse), Les 38èmes Rugissants (Grenoble), MANCA (Nice), Les Musiques (Marseille), Musiques en Scènes (Lyon), etc. et à l’étranger Realm (Helsinki), Roma Europa (Rome), Musica Viva (Lisbonne), CCMC (Tôkyô), L’Espace du Son (Bruxelles), International Modern Music Festival (Kobe, Japon) etc.

Ses œuvres sont interprétées par des formations telles que le Quatuor Diastéma, le duo Pulsaxion, l’ensemble Cercles (Suisse), l’ensemble Icarus (Italie), le Sond’Ar-te Electric Ensemble (Portugal), l’Ensemble Orchestral Contemporain, 2E2M, l’Ensemble Orchestral Perpignan Languedoc-Roussillon, etc. et des solistes tels que Claude Delangle, Jean Geoffroy, Donatienne Michel-Dansac, Soniua Turchetta, Marie Kobayashi, Finghin Collins, etc.

La SACEM lui attribue en 1997 le Prix Claude ARRIEU. Il est nommé en 1999 compositeur en résidence à la Villa Kujoyama de Kyôto au Japon (Programme Villa Kujoyama, AFAA / Ministère des Affaires Étrangères).

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” L’univers sonore de Bertrand Dubedout s’inscrit dans la division ultra-chromatique, celle du quart de ton plus précisément. Le charme détempéré d’”Iniji” (1982), son opus 1 pour voix et clavecin, laisse déjà pressentir les recherches ultérieures dans le domaine microtonal qu’il aborde très vite de façon structurelle, par le biais d’échelles spécifiques lui permettant d’intégrer de nouveaux espaces dans sa texture mélodico-harmonique. La richesse du champ acoustique toujours rigoureusement cerné, liée à une éthique sonore très personnelle, confère dès lors à sa musique une lumière originale ; musicien du voyage, Dubedout est fasciné par le monde asiatique, par la musique du Japon tout particulièrement qui stimule son imaginaire depuis plusieurs années. Dès 1988, ”Les nombres, pour sept instrumentistes inaugurent de nouveaux lieux sonores où se fait entendre l’écho tout à la fois proche et lointain des orgues à bouche shô qu’entourent la flûte shakuhashi et le hichiriki dans la musique de cour du Gagaku. Les sonorités tendues aux allures glissées de ces instruments traditionnels s’inscrivent comme un timbre personnel dans son paysage sonore. Sans jamais faire d’emprunt direct à la lutherie japonaise (à l’exception notable du mokygyo entre wood-block et tambour de bois), Dubedout possède son propre ”laboratoire instrumental” où cet alchimiste peut prodiguer son savoir-faire. Dans le Sixième Livre de ”Fractions du silence” pour percussions, il sonde plus avant les richesses rythmiques et le principe de développement de l’ancienne musique de cour japonaise en réalisant, selon ses propres termes, ”le palimpseste d’un Gagaku dans la notation occidentale”.

Au commencement de chaque œuvre s’impose une couleur référentielle qui jaillit comme un faisceau de lumière autour duquel tout va se jouer : élan primordial et lieu de mobilité, de fluctuation qui peut se dilater sans limite. Le processus engendré rejoint l’itinéraire spectral même si le résultat obtenu sonne de façon résolument personnelle. Élaborant une fibre polyphonique toujours très raffinée, Dubedout explore l’espace vibratoire, sensibilise l’oreille aux battements les plus subtils, surtout lorsqu’il choisit de travailler sur la matière homogène de quatre saxophones : véritable expérience acoustique, la plus radicale peut-être, le Premier Livre de ”Fractions du silence” (1994) convie à une écoute à l’intérieur du son, dans le foisonnement vivant de la résonance.

Avec une énergie souterraine qui pousse l’œuvre en avant, propulse les sonorités vers des régions toujours plus lumineuses sans jamais renier leur point d’ancrage, sa musique acquiert une force incantatoire. Impulsions itératives (on pense à Varèse), ressassement obsessionnel et intensification du processus qui souvent durcit la matière jusqu’à l’éclatement : Dubedout aime maintenir l’écoute sous tension avant cette décharge émotionnelle qui empoigne avec la puissance, la violence même transmise par le surgissement sonore.

L’exploration passionnée du son (qu’il poursuit parallèlement dans son travail de studio) fait naître un sentiment de prolongation, de traversée dans l’espace. Dans ”Épisodes Transparents” pour 32 voix et bande magnétique (1987), le son glisse à travers les lieux et le temps et nous délivre de la durée. Conçue en séquences, épisodes ou mouvements successifs, l’œuvre chez Dubedout semble vouée à une continuité sans fin. Aussi lui appartient-il de mieux cerner les limites de cette trajectoire, dont nous suivons le tracé aventureux, en accordant une importance toute particulière à l’étape finale de son voyage, plage sonore toujours distanciée du reste, comme le négatif de l’image qui vient d’être projetée. Le processus est alors inversé : Décantation, dématérialisation pour espacer les événements, dilapider la résonance et laisser au silence le dernier mot : Frissons d’ailes perturbant le voile d’azur, chute abyssale dans le grave, claquement de mokugyos rythmant un espace subitement déserté ...

Autant d’indices sonores qui nous renvoient à la source poétique première, à la pulsion émotionnelle des mots toujours à l’orée du désir musical. Chez Dubedout, la littérature est un détonateur et nourrit constamment sa recherche spirituelle. Depuis 1992, l’œuvre du poète André du Bouchet est associée à un projet d’envergure pour lequel Bertrand Dubedout sollicite toutes les formations instrumentales jusqu’au support électroacoustique. Il les regroupe sous le titre générique de ”Fractions du silence”. Chaque partition - ou Livre comme il l’intitule - porte en exergue une citation de l’ouvrage dont la veine poétique est peut-être le fil d’Ariane qui relie les différentes pages de cette somme musicale à venir. Le Huitième Livre tout juste terminé mobilise la voix soliste pour ”enluminer” une poésie qu’il indiquait jusque là de loin ... Jubilation sonore du verbe placé au centre de la constellation instrumentale, minutie d’orfèvre dans la notation du rythme prosodique, travail enfin sur l’espace, alternativement ouvert et fermé selon l’occurence d’un texte porté par le chant, dit, ou encore parlé-chanté. C’est l’amoureux entrelacement du mot et du son pour maintenir la phrase sur le souffle, à fleur d’émotion.”

Michèle TOSI

-----------------------------------2016

> Actualités

- Parution discographique de Zazpiak B pour marimba solo, par Jean Geoffroy, et Zazpiak Z pour ensemble instrumental, par l’ensemble Court-circuit, sous la direction de Jean Deroyer, pour le label éOle Records - éOr_011.

-----------------------------------2017

> Créations

09/10/17
ZAZPIAK N, pour piano solo et ensemble instrumental
Nouvel Ensemble Moderne - Dir. : Lorraine Vaillancourt
Pno : Jacques Drouin
Odyssud (Grande Salle) - Blagnac - France

> Actualités

- Parution discographique de Zazpiak N pour piano solo et ensemble instrumental, par Francis Perron (piano) et le Nouvel Ensemble Moderne (de Montréal), sous la direction de Lorraine Vaillancourt, pour le label éOle Records - éOr_016.

-----------------------------------2019

> Créations

06/11/19
ZAZPIAK K, pour piano solo

Wilhem Latchoumia
Théâtre Garonne - Toulouse - France

Voir toutes les œuvres composées par Bertrand DUBEDOUT

Les œuvres composées par Bertrand DUBEDOUT

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Discographie

> 2017 / éOle Records éOr_016 - tournoiements
ZAZPIAK N, pour piano solo et ensemble instrumental
Nouvel Ensemble Moderne (de Montréal)
Francis Perron (piano)
Lorraine Vaillancourt (direction)

ÇA VA COMMENCER ÇA COMMENCE, pour mezzo-soprano et saxophone soprano
Mezzo-soprano : Marie Kobayashi
Saxophone : Claude Delangle
BIS Records AB / BIS-CD-1630

ENDLESS ELEVEN, pour un percussionniste et environnement électronique interactif
Percussion : Jean Geoffroy
Réalisation vidéo - scénographie : Christophe Bergon
DVD promotionnel produit par le Grame

ENTRE LES BRAISES ROUGES, pour flûte, alto et harpe amplifiés
Flûte : Michel Brun
Alto : Louis Merlet
Harpe : Sophie Martin
L’empreinte digitale / ED 13019

FRACTIONS DU SILENCE - 1er LIVRE, pour quatre saxophones
Quatuor Diastema
L’empreinte digitale / ED 13070

FRACTIONS DU SILENCE - 2e LIVRE, pour flûte en sol, hautbois et violoncelle
Ensemble Pythagore
MFA 216030

FRACTIONS DU SILENCE - 3e LIVRE, pour violon, clarinette en sib, saxophone ténor et piano
Violon : Claire Zarembowitch
Clarinette : Jean-Jacques Godron
Saxophone : Philippe Lecoq
Piano : François-Michel Rignol
éOle Records / éOr_002

FRACTIONS DU SILENCE - 5e LIVRE, pour flûte et piano
Flûte : Annie Ploquin-Rignol
Piano : François-Michel Rignol
Motus M298004

FRACTIONS DU SILENCE – 6e LIVRE, pour un percussionniste
Percussions : Jean Geoffroy
Skarbo / DSK 1063

LES NOMBRES, pour 7 instrumentistes
Ensemble Pythagore
L’empreinte digitale / ED 13070

ZAZPIAK B, pour marimba solo
Jean Geoffroy (marimba)
ZAZPIAK Z, pour ensemble instrumental
Ensemble Court-circuit
Jean Deroyer (direction)
éOle Records éOr_011 - de front (2016)