Trame XII pour trompette et orchestre à cordes

> Commande de la SACEM, de Romain Leleu, de l'Orchestre d'Auvergne, de l'Association Musiques Vivantes et du festival Musiques Démesurées
> Création le 9 novembre 2011, au Musée d'Art Roger-Quillot de Clermont-Ferrand (France), dans le cadre du Festival Musiques Démesurées, par Romain Leleu (trompette) et l'Orchestre d'Auvergne sous la direction de Roberto Forés Veses

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Trame XII pour trompette solo et orchestre à cordes, poursuit un cycle d'oeuvres concertantes commencé en 1997. Mon intérêt sur ce genre réside dans la tension entre une écriture qui valorise tous les instruments, en établissant des liens complexes entre eux et une écriture soliste. Le nom générique de Trame est inspiré du poème homonyme de Jorge Luis Borges qui nous dévoile la synchronie existant entre tous les éléments qui constituent "l'histoire universelle". Moins ambitieuses et plus circonscrites, mes Trames évoquent tout simplement le tissage propre à chaque composition, son fil d'Ariane. Elles abordent les problématiques compositionnelles qui me préoccupent aux différents moments de leur écriture, à la manière d'un journal intime.

Trame XII est constituée par 6 mouvements continus. Les sections Il et IV et VI sont les mouvements solistes où la trompette est au premier plan, le prélude et les deux interludes (mvt I, III et V) sont écris exclusivement pour les cordes. Dans les mouvements solistes, l'orchestre à cordes prend le rôle de "l'extension" de la trompette : elle agît parfois comme une simple caisse de résonance (mvt 6), comme une démultiplication d'ombres et des lumières du jeu de la trompette (mvt 4) ou comme un mélange des deux (mvt 2).

Le prélude (mvt 1) et les deux interludes (mvt 3 et 5) traitent l'idée de la ligne sous des différents angles: dans le prélude la ligne est agi le et changeante : elle parcourt tout le spectre, adopte des formes et des couleurs différentes et elle change constamment de densité et de texture. Dans le premier interlude (mvt 3) la ligne est continue et unifié, toutes les cordes participent au même processus. Dans le deuxième interlude (mvt 5) la ligne est complètement atomisé, chaque instrument joue une ligne indépendante dans une dynamique à la timite de l'audible ... à l'intérieur de cette texture atomisée, des rencontres fugaces et furtives se dessinent... Trame XII est aussi une suite de 6 miniatures. L'idée de miniature, c'est pour moi l'idée musicale présentée de façon essentielle, sans les divers développements linéaires que l'on connaît: prolifération, accumulation, processus, répétitions ... C'est dans le devenir et les transformations du son et dans la dialectique créée entre les différentes sections que la trame de l'oeuvre se tisse.

(Martin Matalon)