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Ihor SHAMO

Ihor Shamo est né à Kyiv le 21 Février 1925. Après avoir terminé l’école de musique Lyssenko» (école d’art de Kyiv pour les jeunes surdoués) dans la classe de piano d’Arseniï Iankelevich, Ihor Shamo s’était porté volontaire pour aller au front au début de la Seconde Guerre mondiale. Trop jeune, il fut refusé. Il entra alors en école de médecine à Oufa.

En 1942, âgé de 16 ans, il fut accepté dans l’armée en tant qu’assistant de services de médecine (formation Feldsher), et traversa l’Europe jusqu’à Berlin où il fut blessé par balle à la jambe. Après la guerre, il vécut encore un an à Vienne puis retourna en Ukraine et consacra sa vie à la musique.

Il fit ses études de composition au Conservatoire National de Kyiv, principalement dans la classe de Borys Lyatoshynsky. Il devint membre de l’Union Nationale des Compositeurs d’Ukraine en 1948. Il reçut beaucoup de distinctions au cours de sa carrière, notamment en Ukraine, «L’ordre du mérite de l’art» (Заслужений діяч мистецтв України) ainsi que le «Prix national Chevtchenko» (Національна премія ім. Т. Г. Шевченка). Dans les années 50, il fut invité à venir vivre à Moscou mais refusa, car il était trop attaché à Kyiv.

Ihor Shamo est resté fidèle à son style musical toute sa vie. Il n’a jamais voulu devenir un «moderniste» ou «avant-gardiste», il écrivait ses œuvres de la façon la plus simple et accessible possible. Ses pièces sont d’un raffinement harmonique et polyphonique extrêmes. Tout est inspiré, tout est mélodieux... Son compositeur préféré était J. S. Bach. D’après sa fille, Tamara Shamo, il écrivait la musique de façon très naturelle, parfois sans l’instrument. Il ne faisait jamais de brouillons, pensait tout dans sa tête et fournissait les partitions prêtes aux musiciens ou éditeurs.

Dans ses œuvres pour piano le langage est très classique d’apparence, mais les accompagnements sont toujours évolutifs et narratifs, tout comme les contre-chants. Il utilise souvent la technique de la résonance : les accords arpégés changent de couleur en entrant en osmose avec la mélodie. La facture harmonique se base sur les différents modes classiques et folkloriques. Il s’inscrit ainsi dans une démarche comparable à des compositeurs tels que Béla Bartók ou Piotr Tchaikovsky qui se sont inspirés des musiques populaires pour écrire de la musique savante.

Décédé le 17 août 1982, il est enterré au cimetière «Baïkove» (Байкове кладовище) à Kyiv. Il laisse un héritage pour piano important. Son catalogue comporte également des œuvres de musique de chambre, des œuvres orchestrales, vocales ainsi que des musiques de film ou de théatre. Sa musique, même si très populaire en Ukraine, injustement méconnue jusqu’à présent en Europe ou dans le monde, prend enfin un extraordinaire envol !

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