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Symphonie n° 1

Partition et matériel

Pierre WISSMER

Détails

Famille instrumentale Orchestre
Classifications catalogue Musique symphonique
Nomenclature instrument 2.2.2.2 - 2.2.2.1 - timb, 2 perc, clavecin et cordes
Durée totale 00:18:00
Éditeur Éditions Billaudot
Cotage GB8941 O
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Description

> Première audition en 1939, par le Musikkollegium de Winterthour sous la direction de Hermann Scherchen

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"Cette symphonie en trois mouvements de durée équivalente, élaborée par un jeune homme de 23 ans qui ne compte qu'un concerto pour piano à son actif, affiche un esprit éclectique : classique dans la lisibilité des thèmes et des développements du premier mouvement ou dans le choix du clavecin* qui rend hommage au Concert champêtre de Francis Poulenc (1928), postromantique par l'utilisation du chromatisme dans le deuxième mouvement, d'un motif et d'effets dramatiques dans le troisième, traditionnel en vertu de l'inspiration populaire, accompagnements en pédale ou en quintes à vide et thème principal du Vivace, sans doute sous l'influence de la Schola Cantorum où Wissmer étudie alors auprès d'un Daniel-Lesur encore organiste et marqué par Charles Tournemire, sans oublier une allusion au jazz dans la lignée de Maurice Ravel ou Darius Milhaud. Toutefois, le compositeur pose ici les questions musicales de son temps, comme celle de la perméabilité des genres (symphonie, symphonie concertante, concerto), nonobstant toute virtuosité gratuite. L'utilisation des timbres en pupitres, doublures ou soli rappelle l'écriture orchestrale de Ravel ou de Richard Strauss, tandis que les appels de cuivres évoquent volontiers le monde de Léoš Janácˇek. Chacun des trois mouvements est imaginé dans une mesure à quatre temps et une couleur modale volontiers dorienne – Wissmer avait été particulièrement impressionné par la Musique dorienne de Kaminski, mais les trois tempi demeurent bien contrastés. Après une brève introduction, l'Allegro en sol majeur s'articule autour d'un élégant thème de menuet exposé
au hautbois et aux cordes puis repris par le clavecin, marqué par un gruppetto et circulant à tous les instruments au fil du mouvement. L'Adagio, s'ouvre sur un entrelacs très chanté de facture contrapuntique et résolument modale marqué par une orchestration ravélienne caractérisée par l'accroissement progressif des pupitres jusqu'à une partie centrale chromatique et mystérieuse où chantent trompettes, hautbois et flûtes sur un accompagnement dépouillé, aboutissant toutefois à un fortissimo théâtral effacé par une plainte mélancolique des cordes. Le troisième mouvement, Vivace en sol (dorien, majeur, mineur), construit autour d'une mélodie inspirée des psaumes huguenots, convoque l'orchestre dans son ensemble : un motif dramatique de tierce mineure, rappelant l'usage obsédant de cet intervalle dans la
Salomé de Strauss, ponctue la première partie et fonde un solo de trompette déployé sur des syncopes swinguantes du tutti entraînant bientôt l'orchestre dans son sillage avant un retour au motif dramatique du début et une coda citant le choral avant un arpège des cordes ponctué d'un dernier coup de grosse caisse. "

(Cécile Auzolle)

* Le clavecin peut être remplacé par le piano