Fragments de l'Énéide
sur un texte de Virgile
Cette partition pour chœur a cappella ou quatuor de solistes et choeur d'enfants ad libitum, fut écrite en 2011, dans le cadre d’une mission pédagogique destinée à de jeunes collégiens qui n’avaient pas de culture musicale particulière, ne jouaient d’aucun instrument, et devait faire référence à l’Antiquité. Fragments de l’Enéide est construit en trois mouvements dont chacun dispose d’un élément structurant pour faciliter son apprentissage.
En savoir plusDétails
| Famille instrumentale | Musique vocale |
| Classifications catalogue | Chœurs à 4 voix d’enfants et plus |
| Nomenclature instrument | chœur à 4 voix et chœur d’enfants |
| Durée totale | 00:09:00 |
| Éditeur | Éditions Billaudot |
| Cotage | GB9333 |
| Nb. total de pages | 16 |
| Langues | Français, Anglais |
| Cycle / Niveau | Débutant, Concert |
| Public concerné | Enfants |
| Type répertoire | Œuvre(s) originale(s) |
| Année copyright | 2012 |
| Année de composition | 2011 |
| Code EAN | 9790043093336 |
| Audios | Sans |
| Compléments EDU | sans |
Description
Cette partition était une gageure : en effet, elle fut écrite (en 2011) dans le cadre d’une mission pédagogique destinée à de jeunes collégiens qui n’avaient pas de culture musicale particulière et ne jouaient d’aucun instrument.
Il s’agissait d’une centaine d’élèves de différentes classes d’un même collège « difficile » du 12e arrondissement de Paris, tous volontaires pour l’expérience sous l’égide de leur professeur de musique et de leur professeur d’histoire et qui se produiraient salle Pleyel en compagnie du chœur de l’Orchestre de Paris dirigé par Lionel Sow. Une première contrainte, thématique, me fut imposée : que la pièce fasse référence à l’Antiquité, période que les collégiens avaient travaillée avec leur professeur d’histoire. Très vite, mon choix s’est porté sur des extraits de l’Enéide. Et j’ai décidé de garder les paroles en latin, langue plus facile à vocaliser. D’autres contraintes, musicales, tenaient à l’inexpérience des jeunes interprètes. L’œuvre devait être a cappella. J’aurais à écrire les quatre parties (SATB) qui seraient tenues par le chœur mixte de l’Orchestre de Paris et la partie que chanteraient les collégiens. Il n’était pas question que cette dernière soit écrite pour deux voix différentes : cela aurait doublé le temps d’apprentissage des enfants et accru le risque qu’ils détonnent. Je me suis donc résolu à n’écrire qu’une voix qui, pour des raisons d’ambitus, pourrait être chantée à la fois par des sopranos et par des altos, et je l’ai donc située à l’intersection commune de ces deux tessitures. L’œuvre dans sa totalité devant durer dix minutes environ, je l’ai découpée en trois mouvements bien contrastés pour que l’attention des collégiens ne faiblisse pas avec le temps.
Fragments de l’Enéide est donc construit en trois mouvements dont chacun dispose d’un élément structurant pour faciliter son apprentissage. Dans le premier mouvement, les voix d’enfants chantent une longue cantilène sur un rythme immuable, avant d’entonner le thème qui a eu le temps de se graver dans leur mémoire pour avoir été déjà largement répété par le chœur d’adultes. La rythmique simple permet à l’oreille de se repérer. Le deuxième mouvement consiste, pour les enfants, en blocs de six mesures repris à l’identique aux transpositions près : d’abord sur ré, puis sur sol, puis sur ré aigu. Un peu plus long que les précédents, le troisième mouvement est une pièce au climat méditatif. Le risque est alors que le diapason baisse. Pour pallier l’inconvénient, des cloches sont attribuées à trois jeunes participants, la première sur mi, la deuxième sur sol, la troisième sur mi aigu. A neuf reprises, sur indication du chef de chœur, l’un d’eux doit faire sonner sa cloche. Cette ponctuation qui s’entend comme un glas[1] ravive l’attention des jeunes chanteurs, leur livre un repère temporel les aidant à se repérer dans leur partie, empêche leurs voix de fluctuer. Accessoirement, lors de la création de l’œuvre en juin 2012, elle a permis aux trois collégiens dont les voix étaient les plus incertaines et le comportement le plus affirmé d’être partie prenante dans le concert. A l’époque, le bilan de l’expérience a été « globalement positif ». Sans trop de flottements du point de vue musical. Les paroles dans le latin d’origine furent très appréciées des professeurs. Beaucoup moins des représentants du rectorat qui jugèrent que chanter en latin était rétrograde et allait à l’encontre des tendances qu’ils encourageaient.
Cette partie que j’avais écrite alors pour des collégiens sans expérience étant ad libitum, Fragments de l’Enéide peut évidemment être interprété par un chœur a cappella ou un quatuor de solistes.
Je tiens à remercier la latiniste Mathilde Lencou-Barême pour sa relecture attentive et la pertinence de ses remarques prosodiques.
Karol BEFFA
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[1] Ce glas correspond à la fameuse hypallage : Ibant obscuri sola sub nocte per umbram.
(Ils avançaient, obscurs dans la nuit solitaire, à travers l’ombre)